DAINESE EXPLORER
Dainese Search

    Un voyage en Asie centrale entre imprévus, beautés uniques et campements de fortune

    Par Jef Le Saltimbanque | 02 mai 2022 | 1 min
    Moto: BMW R100 GS 1991, nommée Utopia
    Kilométrage: 900 km
    Difficulté: Moyenne, j’ai roulé aussi bien sur des routes goudronnées que tout-terrain. Cet itinéraire peut être difficile pour un débutant et facile pour un pilote expérimenté
    Durée: 9 jours
    Période de l’année: Novembre
    Météo: variable
    Températures: environ 0°C
    Équipement essentiel: Combinaison moto d’hiver, vêtements imperméables, bottes tout-terrain, sous-vêtements techniques pour les basses températures
    Jef bio

    Jef Le Saltimbanque

    L'auteur

    Je m’appelle Jean-Jacques, mais en voyage j’ai désormais adopté le surnom de Jef, en référence à l’écrivain-journaliste Joseph Kessel dont les livres ont alimenté mon imaginaire durant l’adolescence. Et parce que le nomadisme est pour moi un véritable mode de vie, j’ai décidé que je serai Jef Le Saltimbanque. Le voyage, j’ai grandi dedans puisque mon père était expatrié et j’ai donc grandi pour partie en Turquie et pour l’autre au Portugal. Durant ma vie, j’ai pratiqué assidument et tour à tour diverses passions : le ski, la plongée, la plongée souterraine, le montgolfière et surtout l’équitation. En 2003/2004, j’ai réalisé mon premier voyage à moto de 16 mois durant lequel j’ai fait le tour de l’Afrique. J’ai écrit un premier livre sur cette aventure (Le bandana bleu, contes d’une promesse sous le pseudo Jean-Jacques Aneyota). En 2018, je suis reparti durant 16 mois vers l’Asie et je prépare désormais un tour du monde sans limites de temps. Mon modèle est Hubert qui voyagea durant les 14 dernières années de sa vie. Ah oui… je vais avoir 60 ans.

     

    Le froid semble avoir paralysé la vie à l’extérieur. La moto ne démarre pas, la batterie est morte. Je l’ai démontée pour la réchauffer dans la chambre. Hier matin déjà, elle avait failli me laisser en rade dans la campagne ouzbèke. Tout avait gelé, même l’eau de ma gourde. Pourtant, le moteur a démarré comme par miracle du premier coup. J’étais cependant bien conscient que la batterie ne serait pas en mesure de fournir l’énergie nécessaire pour une deuxième tentative. L’hiver arrive. Les touristes désertent ce pays au climat austère depuis plusieurs mois. Je suis sur le point d’en faire de même, en me dirigeant vers le sud, vers l’Iran, en passant par le Turkménistan. 

    Pourquoi suis-je encore dans cette région ? Je suis parti depuis plusieurs mois maintenant et je devrais être déjà loin maintenant. Mais je suis un voyageur lent. Je cultive la lenteur. Il m’a fallu 6 mois pour couvrir une distance que d’autres motards couvrent en seulement 2 ou 3 semaines. Après tout, nous n’avons pas le même rythme : ils sont en vacances, je suis en voyage.  

     

    Le vrai sens du voyage 

    Pourtant, nous parcourons les mêmes routes, nous faisons face aux mêmes difficultés, nous partageons les mêmes pannes, les mêmes peurs et les mêmes joies, ou presque. Ils voyagent, bien sûr, mais ils ne sont pas « en voyage ». Je pense qu’il manque un terme en français pour décrire les voyages de longue distance. Certains les appellent des « expéditions ». Je pense que ce terme est un peu fort. Pour vous donner un exemple, quelqu’un comme Jean-Louis Étienne fait des expéditions. Mais lorsque vous partez pour plusieurs mois, voire plusieurs années, vous voyagez tout simplement. Et pour moi, le voyage est lent. Qui prend l’avion et la voiture triche : c’est trop facile, trop rapide. Alors, oui, un vrai voyage peut se faire à pied, à vélo, à moto ou à cheval. Voyager, c’est comme ramper. En rampant, vous acquerrez la lenteur nécessaire pour apprécier les distances et la diversité de ce monde. La lenteur nous permet de croiser des regards et des sourires. La lenteur est un gage d’intensité et de rencontres 

     

    Toutefois, cette lenteur doit tenir compte de deux impératifs : le premier est la durée du visa ; le second est le climat. Et cette fois, je dois admettre que je l’ai sous-estimé. Je ne pouvais pas passer par le Tadjikistan, qui était déjà trop enneigé. Et je me retrouve le seul étranger, ou presque, je viens de croiser un sénateur en voyage officiel, dans un pays où peu parlent anglais. La plupart des gens ici parlent russe. J’avoue ressentir, en plus du froid, une certaine fatigue due à la solitude, moi qui aime tant échanger et discuter. Je suis donc seul et un peu démoralisé dans cette pièce, à attendre que la batterie se réchauffe. 

     

    Vicissitudes à la douane  

    Au bout d’une heure, la chaleur est suffisante pour redonner un semblant d’énergie à la batterie. Je peux partir. Le passage de la frontière n’est qu’une simple formalité, qui demande pourtant du temps. Cependant, l’obtention du visa de transit, qui ne dure que 5 jours, a été un véritable parcours du combattant. En fait, ce type de visa est délivré occasionnellement et selon une logique aléatoire totalement irrationnelle. J’ai même lu qu’une famille l’avait obtenu pour tous ses membres, sauf un, ce qui les empêchait donc de passer la frontière.  

    Personne à la douane ne parle anglais. Seuls le turkmène ou le russe sont parlés. Cependant, l’un des assistants me tend une feuille de papier en grondant « Ten days ». Je réponds : « No, five », mais l’homme insiste : « NO ! TEN ! » Je prends le papier sanschercher à comprendre. Un peu plus loin, un autre employé me facture différentes taxes. Dont une qui attire mon attention : c’est une taxe de location de GPS. En fait, j’avais été prévenu. Les autorités turkmènes installent un traceur sur les véhicules étrangers en transit pour s’assurer qu’ils ne dévient pas de l’itinéraire prédéfini. C’est un visa de transit, vous n’êtes donc pas censé faire du tourisme. Cependant, je quitte la douane sans GPS. Là encore, je n’essaie pas de comprendre, tant je suis soulagé de pouvoir me soustraire à la douane. J’y suis arrivé ! Alléluia ! 

    Je m’arrête dans la première ville pour changer quelques dollars dans la devise locale. Je dois manger, mais je ne vois aucun restaurant dans cette ville à l’architecture soviétique. Je demande à des passants s’il y a un restaurant dans le coin. Bizarrement, beaucoup d’entre eux semblent avoir peur de me parler. J’avais déjà remarqué ce genre de comportement dans les années 70, dans les pays du rideau de fer. Certains appellent le Turkménistan « la Corée du Nord de l’Asie centrale ». Je commence à comprendre pourquoi. Un homme courageux, cependant, me fait signe de le suivre et me guide vers un bâtiment sans fenêtre avec des portes en acier. Un restaurant, ça ? Devant son insistance, je décide d’essayer quand même d’ouvrir la porte et là, à ma grande surprise, je découvre une grande pièce avec un éclairage tamisé, des tables et des chaises. 

     

    Quelques minutes plus tard, alors que je mange un plat inconnu, un homme s’assied à ma table. Il semble vouloir me dire quelque chose d’important. Mais je ne parle ni turkmène ni russe. Et il ne parle pas anglais. Désespéré, il me dit que je dois attendre et que quelqu’un va venir. Intrigué, j’accepte. De toute façon, je ne suis pas pressé. Souvent, dans ce genre de situation, je préfère disparaître pour éviter les problèmes. Mais l’homme semble vraiment inquiet. Je suis intrigué. 

    Quelques instants plus tard, un couple apparaît à la porte. Je reconnais immédiatement la femme : c’est la personne qui m’a fait payer les différentes taxes à la douane. Son compagnon parle anglais et explique. La femme a commis une erreur : elle m’a fait payer le traceur GPS, mais personne ne me l’a donné. Elle veut me rendre l’argent payé par erreur et récupérer ce document. Ce qui me frappe, c’est l’attitude de cette femme. Elle semble vraiment inquiète, comme si les conséquences de cette simple erreur pouvaient être dramatiques. Je sens son soulagement lorsque je lui remets le document. Je repars peu de temps après. Cette peur que je ressens chez beaucoup de personnes à qui j’ai parlé depuis mon arrivée m’alarme. Je ne suis plus dans un pays de touristes, c’est sûr. Et je devrai faire attention. 

      

    Derweze, la Porte de l’Enfer 

    J’avais prévu de m’arrêter à Derweze, à un peu plus de 250 km. Mais la route n’est qu’une longue piste boueuse et mes pneus à petits crampons ne sont pas vraiment adaptés à ce type de terrain. J’arrive quand il fait déjà nuit, après une chute seulement. L’endroit est facile à trouver. Les feux de la Porte de l’Enfer illuminent le ciel et le site est visible de loin. J’avais prévu de camper, mais le froid m’a vite convaincu d’accepter l’offre de deux jeunes hommes de dormir dans la chaleur de leur yourte. 

    Après une soupe chaude, je décide d’aller au bord du cratère. L’endroit est célèbre et connu de tous les voyageurs de passage dans ce pays. C’est une véritable curiosité. Au début des années 70, des géologues russes ont provoqué un effondrement lors du forage d’un gisement. Le trou résultant, de 70 m de largeur et de 20 m de profondeur, a libéré de grandes quantités de méthane dans l’atmosphère. Craignant une catastrophe écologique, les géologues ont décidé d’y mettre le feu. Ils pensaient que tout le gaz aurait brûlé en quelques semaines. Au lieu de cela, il continue de brûler sans interruption depuis 50 ans, au mépris de l’écologie. Pendant la journée, il n’y a pas grand-chose à voir, juste une immense cavité au milieu du désert d’où s’échappe un air chaud à l’odeur de méthane brûlé. Mais la nuit, le spectacle est magnifique et l’abîme illumine le ciel. Je reste ici deux nuits. Aussi bien pour profiter de ce spectacle unique que pour recharger ma batterie, qui une fois de plus était trop faible pour démarrer la moto. Je la démonte donc à nouveau pour la réchauffer à côté du petit poêle à bois de la yourte. 

    antartica

    Vous recherchez une veste de protection chaude pour les conditions de froid extrême ?

    La veste Antartica 2 est conçue avec une membrane laminée Gore-Tex® 20 000 mm pour une protection contre les intempéries sans pareille et offre une isolation thermique supérieure, grâce à la doublure amovible en plume d’oie.

    EN SAVOIR PLUS

     

    Achgabat et l’inspection des services de renseignement 

    J’arrive à Achgabat le soir du troisième jour des cinq jours autorisés par mon visa. Je décide de rester dans l’un des bâtiments de la ville dont un ami m’avait parlé. Tout en marbre blanc, l’un des plus luxueux qu’il n’ait jamais vu. Étant un cadre supérieur de la chaîne d’hôtels Sofitel, je décide de l’écouter. Et j’ai bien raison. L’hôtel dispose de 14 suites de 300 m2 chacune. Des bas-reliefs illustrant la vie traditionnelle turkmène décorent son entrée monumentale. Cependant, je ne vois aucun client. Sans la présence du personnel nombreux, il semblerait vide. 

    Le lendemain, au petit-déjeuner, je rencontre les quelques clients présents : ce sont des Français travaillant pour une entreprise de construction bien connue. Ce sont eux qui ont construit cet hôtel et la plupart des bâtiments de cette cité pharaonique, tous en marbre blanc et conformes aux normes sismiques les plus élevées au monde. Ici tout est blanc. Même les voitures, à part celles des dignitaires, qui sont noires. Ils me disent que l’on est passible d’une amende si l’on conduit un véhicule sale. 

    En retournant dans ma chambre, j’aperçois par la porte ouverte une femme de ménage appuyée sur un balai. On dirait qu’elle avertit quelqu’un depuis un coin de la pièce où j’ai mis tous mes appareils en charge : caméra vidéo, appareil photo, téléphone et ordinateur. Un homme apparaît et me salue rapidement, en passant à côté de moi. Avant que je puisse lui parler, il a déjà disparu. Une chose est sûre : il n’appartient pas au personnel de l’hôtel. Jeune, cheveux courts, athlétique, il me fait plutôt penser à un militaire. Quelques heures plus tard, en discutant de ce fait avec un des Français rencontrés au petit déjeuner, il confirme mon intuition : ce sont les services de renseignement. Ils sont venus vérifier qui j’étais et le matériel que j’utilisais.  

    Malgré cela, ou peut-être à cause de cela, je décide de prendre un peu de temps pour visiter cette ville. Elle est impressionnante. Tout en marbre blanc, des avenues de 6 à 12 voies, du mobilier urbain de dernier cri. Je n’ai jamais vu un tel étalage d’opulence. Mais le plus impressionnant, c’est la population. Ou plutôt, l’absence presque totale de population. Je croise très peu de voitures et les seuls piétons sont souvent des policiers qui ne semblent pas se soucier de la saleté dégoûtante de ma moto. Alors que je roule sur le boulevard des ministères, à 12 voies et de 2 km de long, (nommé ainsi parce qu’il est bordé de bâtiments abritant chacun l’administration d’un seul ministère), je décide de m’arrêter pour prendre quelques photos.  

     

    Je scrute les environs pour m’assurer qu’aucun policier ne me voit. Comme dans de nombreux pays, il est interdit de photographier les bâtiments officiels. En général, je respecte ce genre d’interdiction. Mais ici, je ne peux pas résister. Ces bâtiments sont trop incroyables. Le ministère de la culture, par exemple, est comme un livre ouvert. Et l’endroit est désert. C’est trop invitant. La tentation est trop forte. Je m’arrête et sors l’appareil photo caché dans le sac du réservoir. J’ai à peine le temps de prendre une photo que j’entends une voix derrière moi. Je me retourne et découvre une trentaine de soldats armés. D’où sortent-ils donc ? Ils ne sont pas hostiles, ils sont même plutôt polis. Mais ils me disent clairement que je dois partir. Il est interdit de s’arrêter sur ce boulevard. 

     

    Le légendaire cheval doré turkmène 

    J’obéis sans poser de questions et je m’en vais. Demain devrait être mon dernier jour en territoire turkmène. En tant que cavalier, il y a pourtant une chose que je tiens absolument à voir avant de partir : le célèbre cheval turkmène. L’Akhal-Téké, le cheval doré.  D’autant que je sais que le président de la République turkmène, un passionné, a fait construire des écuries que j’imagine aussi grandioses que la ville. On dit aussi qu’il y a des statues de chevaux en or massif. Mais deux choses m’inquiètent. La première est que cela me fera sortir de mon itinéraire autorisé. La seconde est que je dépasserai la date limite de délivrance du visa. Je n’y pense pas trop. Après tout, j’ai le fameux papier « 10 days ! ». Après quelques instants de réflexion, je décide de me lancer dans cette aventure et de chercher les fameuses écuries. Le seul problème est que, bien que je sache où elles se trouvent, je n’ai pas leur emplacement exact. On s’en fout, on verra bien.  

    Malheureusement, quelques kilomètres après Achgabat, une voiture de police me dépasse. Je vois le visage incrédule de l’agent à travers la fenêtre. Ils me font signe de m’arrêter. Une fois encore, la barrière de la langue nous empêche de nous comprendre réellement. Mais j’ai peu de doutes quant à leur question : qu’est-ce que je fais ici ? Je réponds simplement :  « Akhal-Téké ». Le visage austère du policier s’illumine d’un large sourire. J’ai dit le mot magique. Le sésame d’Ali Baba et de ses 40 voleurs ! Avec joie, le policier m’indique la direction à suivre. 

    C’est ainsi que je reprends la route. Quelques kilomètres plus loin, je tourne à gauche, vers ce que je pense être la bonne direction. La route serpente à travers les montagnes. Elle est déserte, à l’exception de quelques femmes qui balaient la route ici et là. Oui, la route ! Avec un balai ! Je pense au mythe de Sisyphe. Sur plusieurs kilomètres, je traverse une sorte de zone urbaine avec toutes les commodités : des aires de jeux pour enfants, des parcs aquatiques avec toboggans, mais tout semble désert. Je ne vois même pas deux voitures. Au bout d’un moment, je dois me rendre à l’évidence que je me suis perdu. Et, plus ennuyeux encore, je ne dois pas être trop loin de la zone frontalière avec l’Iran, donc potentiellement dans une zone sensible. De plus, j’ai rencontré plusieurs petits groupes de soldats, tous armés, sur les derniers kilomètres. Mais ils m’ont laissé passer sans m’arrêter. Je décide donc de leur demander des indications. Une fois de plus, le mot magique fait un miracle. À juste titre, l’Akhal-Téké semble être une véritable fierté nationale. Ce cheval peu connu est probablement le seul à pouvoir rivaliser avec le pur-sang arabe en termes d’endurance. Un véritable « avaleur de vent » habitué à endurer des courses infinies dans les steppes. Mais le soir arrive sans que je puisse localiser les fameuses écuries. Je trouve refuge dans un coin de la forêt à l’abri des regards indiscrets. 

     

    Le lendemain, quand je me lève, je suis de très bonne humeur. Aujourd’hui, c’est mon sixième jour au Turkménistan. Et je suis convaincu que je vais enfin voir ces fameux chevaux. Je repars après avoir bu mon café. Le matin, il me faut au maximum 30 minutes pour lever le camp : démonter la tente, ranger le matelas et la couette, et tout charger sur la moto. 

    Cette fois, je trouve les écuries sans difficulté. Mais, hélas, il n’y a personne. Une seule porte monumentale, évidemment fermée. J’ai fait tout ce chemin pour rien ? Je reste immobile pendant un moment en essayant de comprendre comment entrer, quand une voiture conduite par un homme arrive et se gare à côté de moi. Je vais lui parler. Une fois de plus, la barrière de la langue nous empêche de bien communiquer, mais je parviens à lui faire comprendre que je voudrais voir l’Akhal-Téké et je lui montre quelques photos d’un cheval lusitanien que j’ai sur mon téléphone. Cela éveille son intérêt et il me demande : « Trainer ? » Je réponds par l’affirmative. Il me confie volontiers qu’il est aussi dresseur. Il s’arrête un instant pour réfléchir, puis appelle quelqu’un sur son téléphone portable. Il semble vouloir demander la permission de me laisser entrer. Hélas, la permission n’est pas accordée et l’homme revient vers moi déçu.  

    Nous continuons à essayer de communiquer. Puis il me fait soudainement signe de le suivre. Nous contournons la zone. Lui en voiture, moi à moto, nous arrivons à ce qui semble être une entrée de service. Je passe donc l’après-midi à visiter cet immense domaine, les écuries, l’hippodrome et les chevaux. À mon grand regret, je n’ai pas le plaisir de les voir à l’entraînement car, par un hasard du calendrier, je suis arrivé un jour férié. 

     

    Visas et imprévus 

    Nous partons en fin d’après-midi. Le soir, je dors sur le bord de la route, caché dans un fossé, avec la moto cachée sous une bâche non loin de la frontière, et j’arrive au poste frontière le 7e jour. Et c’est là que le drame commence. J’ai dépassé la durée de mon visa. J’essaie de montrer mon document « 10 days », mais cela ne sert à rien : je ne peux pas sortir. Je dois retourner à Achgabat pour obtenir l’autorisation de quitter le pays auprès de l’administration compétente. Mais je ne sais pas laquelle ni son adresse précise ! 

    Déçu, je rebrousse donc chemin vers la capitale. Non sans mal, je parviens à trouver l’administration que je dois contacter, mais quand j’arrive, il est trop tard : les bureaux sont fermés. Je dois revenir le jour suivant. 

    Comment choisir votre veste de moto pour voyager

    Imperméable, ajourée ou quatre saisons: l’équipement touring idéal

    Il faut choisir une veste polyvalente, pouvant résister à tous les caprices du climat et de la météo, et confortable à porter dans tous vos déplacements. Quelle veste dois-je choisir?

    EN SAVOIR PLUS

    Je quitte la ville et je dors à nouveau caché non loin de la route, derrière des buissons. Le lendemain, inquiet, je me présente devant les bâtiments du service de l’immigration. J’ai immédiatement l’impression d’être une patate chaude que l’on se refile. Personne ne semble vouloir s’occuper du problème. Après plusieurs tentatives infructueuses, un homme m’accueille dans son bureau. Je lui montre à nouveau mon document « 10 days ». Il explique que le permis de 10 jours est pour... la moto. Amusé, je réponds que je dois donc partir, mais que la moto peut rester et me rejoindre quelques jours plus tard. Quelle absurdité ! L’homme est affable et semble vouloir m’aider. Il s’éloigne quelques instants et revient contrarié. Il ne peut rien faire aujourd’hui, je dois revenir demain. Je dois donc retourner dormir dans mon fossé. Pour me remonter le moral, je décide d’abord de m’offrir un bon repas au restaurant. 

    Le lendemain, lorsque j’arrive au bureau, l’homme qui m’avait accueilli la veille m’emmène voir son chef. Il y a un interprète. Il me dit que ce que j’ai fait est grave et que l’amende est de 200 dollars par jour. Je proteste calmement, en citant une fois de plus le document sur lequel les 10 jours sont indiqués, et en soulignant que celui-ci n’est qu’en turkmène et en russe, et que personne à la douane ne parle anglais. Mon argumentaire semble fonctionner et je sens qu’ils sont ennuyés. Finalement, l’interprète m’explique que je peux obtenir une autorisation de sortie sans payer l’amende, à condition d’écrire une lettre en expliquant la situation et en demandant une grâce aux autorités. Auquel cas, je serai toutefois interdit de séjour au Turkménistan. J’accepte sans discuter. 

    Une fois cette formalité accomplie, je retourne au guichet où les visas sont délivrés. L’homme me demande combien de temps je veux rester. Je me retiens de rire et lui dis que trois jours de plus suffiront. En sortant, le portier, qui commence à me connaître, me fait le salut militaire avec un grand sourire. 

     

    Le lendemain, je me présente à nouveau à la douane, mais cette fois sans aucun problème. Devant moi, quelques kilomètres de no man’s land et puis la douane iranienne où, je le crains, un autre problème tout aussi épineux m’attend : depuis quelque temps, des rumeurs circulent selon lesquelles les autorités iraniennes refuseraient d’autoriser l’entrée dans le pays aux motos de plus de 250 cm3... 

    Équipement essentiel

    AGV21M.00004JX_SN005901_CLOSEUP01 (1)

    casque Adventure

    Achetez
    201593993_76C_F

    Veste en Gore-Tex®

    Achetez
    201614076_76C_F

    Pantalon en Gore-Tex®

    Achetez
    201795217_001_F (2)

    Bottes imperméables

    Achetez
    201876158_001 (2)

    Protection dorsale

    Achetez
    201815893_V29_F

    Gants imperméables

    Achetez
    201815902_606_F

    Gants en tissu

    Achetez
    201915928_604_F

    Maillot technique

    Achetez
    201915942_604_F

    Collant technique

    Achetez

    Voyages que vous pourriez aimer

    Dainese Expedition Master, la Sardaigne sur tous les terrains

    Un voyage à moto entre asphalte et chemins de terre, pour améliorer sa technique et repousser ses limites

    La Corse à moto : guide complet et conseils utiles

    Un long week-end sur l’île à la fin du printemps : routes de montagne, criques secrètes et villages pittoresques