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    Comment est né le curseur de genou, de Kenny Roberts à Kevin Schwantz

    Par DemoneRosso | 16 avril 2021 | 1 min

    Contenu de l'article

    Aujourd’hui, le curseur fait partie intégrante de chaque combinaison. C’est un véritable synonyme de piste et d’inclinaison.
    À la fin des années 70, le « martien » Kenny Roberts crée un nouveau style de conduite en inclinant la moto comme personne auparavant.
    Les premières glissades sur l’asphalte conduisent à des solutions artisanales : des visières attachées à la combinaison avec du ruban adhésif.
    Le hérisson est le premier véritable modèle de curseur qui fait ses débuts sur les circuits du championnat du monde en 1981.
    La recherche de la performance conduit à un développement de la forme et des matériaux.
    L’expérimentation se poursuit tout au long des années 90 et aboutit au curseur de course actuel.

    Le curseur de genou, communément appelé saponetta (savonnette), est un composant essentiel de la combinaison en cuir. Pour l’amateur qui descend en piste pour la première fois, un curseur rayé est le test révélateur d’une excellente journée. Pour l’expert, c’est l’un des nombreux éléments, considérés peut-être comme acquis, qui contribuent à la performance. Oui, comme acquis. Rien n’est plus acquis que l’image d’un pilote incliné posant son genou contre l’asphalte ou la bordure. Mais il y a cinquante ans, des inclinaisons comme celles d’aujourd’hui étaient impensables, et un genou frôlant le sol était digne d’une photo de couverture dans les magazines les plus populaires. 

    En 1978, un martien débarque dans le championnat du monde. Son nom est Kenny Roberts, il est californien et il apporte avec lui un tout nouveau style de conduite, destiné à révolutionner la conception des combinaisons du Grand Prix en peu de temps. Il incline la moto plus que quiconque et ressent le besoin d’un troisième point de contact avec la piste : c’est la première fois que quelqu’un met systématiquement le genou à terre dans les virages. Ce mouvement devient immédiatement à la mode, tout le monde comprend que la voie est tracée et commence à imiter King Kenny et sa moto jaune et noire. 

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    Une nouvelle exigence 

    Le cuir ne suffit plus, ne glisse pas et n’est pas en mesure de résister à l’abrasion causée par l’asphalte. Il faut penser à quelque chose d’alternatif et le choix tombe sur les visières usagées. Elles sont modelées à volonté et appliquées sur la combinaison avec du ruban adhésif, de manière à pouvoir poser et faire glisser le genou sans souci, en se concentrant sur la vitesse de déplacement. C’est une idée des pilotes eux-mêmes qui, au milieu des week-ends de course, décident d’expérimenter avec une solution artisanale, symptôme clair d’une nécessité naissante. 

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    Bientôt, les fabricants de combinaisons interviennent au service des pilotes, pour les mettre dans les conditions de s’exprimer au mieux et de tester le nouveau style de conduite. Ainsi naît le premier curseur de genou rudimentaire, à l’évolution et au perfectionnement importants au cours de la décennie suivante, jusqu’à atteindre sa forme actuelle. Il arrive en 1981, lancé par Dainese : c’est le hérisson, ou porc-épic, en raison de sa forme caractéristique. Il est composé d’une série de cylindres en plastique qui sortent de la base quand le pilote plie le genou. Il est cependant peu pratique, car il n’est pas facilement remplaçable une fois usé. Très peu d’exemplaires de combinaisons intègrent encore le curseur « hérisson », parmi celles-ci se distingue celle du cinq fois champion Toni Mang, conservée aujourd’hui dans les Archives Dainese à Vicence. 

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    La recherche de la performance 

    Quelques années plus tard, le curseur connaît la deuxième phase de son évolution, atteignant une forme semblable à la forme actuelle mais essentiellement différente. Il est fait en cuir, il est ovale et plus solide que le précédent, mais son défaut est de ne pas glisser correctement sur l’asphalte. On note cependant l’arrivée de l’application avec velcro, qui permet un remplacement rapide en cas de besoin. 

    Le suivant, le troisième, conserve la forme ovale de son prédécesseur mais revient à la matière plastique. Nous sommes en 1986 et il ne s’agit pas encore du curseur définitif, mais il s’approche déjà de son état actuel. Le curseur actuel arrive au début des années 90. Il est proche de la version précédente, mais perfectionné du point de vue de sa composition et de son profil, émoussé et non plus angulaire. Parmi les premières combinaisons à intégrer le curseur moderne se trouvent celles de Kevin Schwantz, pilote Dainese depuis 1993 et champion de la 500 la même année. 

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    Expérimentation continue 

    Entre la fin des années 90 et le début des années 2000, Dainese expérimente encore, proposant un curseur double mélange d’abord et un autre avec attache et détachement rapide ensuite. Les dernières solutions sont testées et portées en course par des pilotes comme Carl Fogarty, Troy Bayliss et Daijiro Kato, mais elles ne conviennent pas car elles ont tendance à « gripper » sur l’asphalte, ne glissant pas de la manière souhaitée. Dainese décide alors de revenir sur ses pas, un signe que tout ce qui est nouveau ne constitue pas une véritable innovation. Pendant ce temps, un travail est également mené pour diversifier les curseurs en fonction des besoins de l’utilisateur. La différence la plus notable est celle avec le curseur de pluie, plus épais, qui permet d’entrer en contact avec l’asphalte malgré des angles d’inclinaison inférieurs. Arrivent ensuite les curseurs High Durability, réalisés dans un matériau assurant une plus longue durée de vie. 

    Depuis 1978, année de l’arrivée du californien Kenny Roberts, la conception des combinaisons de course a radicalement changé. Et la révolution des vêtements de moto découle précisément de là, avec la fabrication de supports spécifiques pour faire glisser les genoux sur l’asphalte. Le concept de « glissade » comme défense du corps humain a démarré avec le curseur et a ensuite été décliné en différentes solutions, telles que les plaques métalliques sur les épaules et les genoux. Ces plaques, tout comme la saponettta, glissent sur l’asphalte pour éviter le grippage et le déclenchement de rotations dangereuses des membres. Ce n’est qu’après 2010 que sont arrivés les premiers curseurs sur les coudes, bien que beaucoup ne savent pas que dès les années 90 certains pilotes de la catégorie 250 frôlaient déjà dangereusement le sol avec leurs avant-bras. 

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