Depuis toujours et dans la majorité des cas, le deux-roues est la solution la plus pratique pour effectuer des déplacements domicile-travail au quotidien. Pour certains c’est une solution valable trois saisons sur quatre, pour d’autres, c’est la solution 365 jours par an. Un autre facteur discriminant est le type de parcours, qu’il soit urbain, hors de la ville ou un mélange des deux.
Pour bien comprendre quelles sont les bonnes pratiques à adopter pour effectuer le trajet domicile-travail en tout confort et sécurité, nous nous sommes entretenus avec trois motards aux besoins et aux interprétations diverses de la problématique. Pour aller travailler en deux-roues, il n’y a pas que le scooter, même s’il est idéal dans la plupart des cas. Chaque moto peut faire l’affaire, qu’elle soit sportive ou touring. Voyons comment et découvrons la préparation nécessaire à chaque saison.
Comme on le sait, pour les déplacements urbains, c’est le scooter qui est le moyen de transport le plus pratique : faible consommation, protection frontale et immédiateté de conduite. Le meilleur choix se porte souvent sur un scooter à roues hautes, plus sûr sur les bosses et prévisible dans ses réactions. Mais quelle tenue est la mieux adaptée ? Nous avons interrogé Joséphine, qui se déplace chaque jour en scooter, devenu son inlassable compagnon.
« J’habite à Marseille, chaque matin pour aller au bureau je dois traverser la ville et parcourir environ 15 km. Pour ceux et celles qui vivent dans les zones rurales, ça ne semblera pas beaucoup, mais entre la circulation, les feux et les travaux constants, ce n’est pas aussi rapide que ça. Je ne pourrais jamais me séparer de mon scooter ; cela me permet de réduire drastiquement les temps de trajet, je n’ose même pas imaginer pas combien de temps il me faudrait pour parcourir le même trajet en voiture, sans doute au moins le double.
Côté vêtements, je me sens très à l’aise avec une tenue technique qui se portera facilement toute la journée. Mon vêtement préféré, c’est la veste, une parka au look sobre, qui n’éveille aucun soupçon au bureau, mais qui est en réalité réalisée en tissu imperméable résistant à l’abrasion et cache des protections certifiées sur les coudes et les épaules, grâce à la protection spéciale que j’ai pu insérer. Je la privilégie d’octobre à avril, tandis qu’en été j’opte pour une veste courte et plus aérée.
Il en va de même pour le pantalon et les chaussures. Je porte des vêtements de protection pour moto spécialement conçus pour être discrets et confortables pendant de nombreuses heures. Impossible de distinguer le pantalon d’un modèle décontracté, et pourtant, à l’instar de la veste, il est beaucoup plus robuste et sûr. Pour les chaussures, cela dépend également de la saison : les jours les plus maussades, je porte des bottes classiques en cuir qui montent au-dessus de la cheville, avec une membrane imperméable. Lorsqu’il fait plus chaud, j’opte pour des sneakers plus légères, toujours au-dessus de la cheville car elles doivent protéger les malléoles.
Pour le casque, le plus confortable pour l’usage que j’en fais est le jet. En été, il permet de faire passer beaucoup d’air et en hiver, je porte un sous-casque de type cagoule pour protéger mon cou et mon visage. Si je n’avais pas mon casque avec moi, souvent mes collègues de bureau ne sauraient pas dire si je suis arrivée en scooter ou en transports en commun, car ma tenue ne leur donne aucun indice.
Ma découverte la plus récente, c’est l’airbag Dainese. J’ai acheté la Smart Jacket et je la porte sous la parka ou par-dessus la veste ventilée, car elles ont une coupe différente, la parka est plus large. C’est une couche supplémentaire mais c’est comme si elle n’était pas là, et j’ai la chance de n’avoir jamais eu à l’activer. Une fois arrivée à destination, je la replie et elle se glisse parfaitement sous la selle du scooter. »
Le deuxième motard avec qui nous avons discuté est Samuel, employé du groupe Dainese et chef de produit AGV, qui a choisi d’avoir une KTM 890 Duke comme seul et unique moyen de transport. Au travail à moto 365 jours par an, quelles que soient les conditions météo.
« Mon parcours domicile-travail est un peu différent de la plupart des autres. J’ai la chance d’habiter dans les collines et une partie du trajet se fait donc sur des routes pleines de virages hors de la ville, le terrain de chasse idéal pour ma KTM. Savoir que pour arriver au bureau je dois faire quelques virages à moto m’aide à me lever de bonne humeur. Bien sûr, en hiver, c’est dur, mais avec le bon équipement, c’est moins difficile qu’on pourrait le penser et cela devient même une expérience qui vaut la peine d’être tentée au moins une fois.
Au fil des saisons, j’alterne trois tenues différentes, une pour l’été (à partir de 30 °C environ), une pour le printemps et l’automne (10-30°C) grosso modo et une pour l’hiver (en dessous de 10 °C), qui est en fait la même que celle de la mi-saison mais avec quelques ajouts. En été, j’utilise une veste légère et entièrement aérée à laquelle j’associe des gants en cuir, un jean et des sneakers de moto. Quand j’arrive au bureau, j’enlève ma veste et je suis prêt, je n’ai pas l’obligation de m’habiller de façon formelle quand que je suis au travail. Aux mi-saisons, je garde le jean et les chaussures mais je passe à une veste imperméable : J’en porte une avec une membrane Gore-Tex® laminée, idéale pour se protéger de l’air froid et de la pluie. De toute façon, j’ai toujours avec moi un ensemble veste-pantalon imperméable dans mon sac à dos et ce, toute l’année.
En hiver, les choses deviennent plus intéressantes. Je garde la veste imperméable laminée mais j’ajoute une ou plusieurs couches thermiques, en fonction des températures qui peuvent varier d’environ 10° et descendre bien au-dessous de zéro (le record personnel pour le trajet domicile-travail est de -7 °C). Un tour de cou est également indispensable : je fais très attention à le rentrer entre les deux épaisseurs de la veste, afin qu’aucun courant d’air ne soit en contact direct avec le corps, ce qui arrive si on le rentre sous la couche thermique.
Pour cette saison, mon jean adoré cède la place à un pantalon de la tenue imperméable en Gore-Tex® ; n’oublions pas que les genouillères rigides, plus larges que les souples des vêtements décontractés, constituent également un excellent bouclier contre le froid. Les gants en cuir deviennent une paire de gants imperméables rembourrés, et je pense que les poignées chauffantes sont une grande invention à cet égard ; je ne les ai pas encore installées sur ma Kawasaki mais j’y pense souvent. Pour les chaussures, je garde mes sneakers habituelles, mais je porte des chaussettes plus hautes et plus épaisses. Mon casque est en toute saison un casque intégral, je joue simplement avec la visière claire ou foncée et les prises d’air qui, de complètement fermées à complètement ouvertes, font une différence considérable.»
Enfin, un voyageur qui a décidé de faire de sa Triumph Tiger une compagne même pour ses déplacements au quotidien. Le parcours que Konrad affronte chaque matin est encore différent. Il s’agit ici d’un trajet d’une cinquantaine de kilomètres d’une ville à l’autre du centre de l’Allemagne, sur des routes rapides avec un tronçon d’autoroute, toujours dans des conditions de circulation dense.
« Sur ma Tiger, je ne porte rien d’autre que la même tenue touring avec laquelle je voyage à travers l’Europe. Elle est confortable, sûre et me protège dans toutes les conditions météo. C’est une combinaison quatre saisons à trois couches, elle est donc parfaite pour toute l’année. Les jours où le temps est incertain, j’emporte une veste de pluie de secours, mais en cas de pluie modérée, ce n’est pas nécessaire. En fonction de la température, je choisis ce que je porte sous ma veste et mon pantalon : entre 20° et 30° un t-shirt suffit ; avec des températures plus élevées, je me sens mieux avec des sous-vêtements techniques respirants ; quand il fait plus froid, j’opte plutôt pour un ensemble de sous-vêtements techniques thermiques et éventuellement d’autres couches.
La tenue s’accompagne de bottes imperméables en Gore-Tex® (l’été je passe d’ailleurs à une paire de sneakers aérées que je porte ensuite toute la journée) et les gants varient beaucoup selon les saisons, j’en possède des imperméables rembourrés, d’autres en cuir et d’autres encore en tissu léger. Le casque que j’ai, pour tous les usages de la moto, est unique et toujours modulable, protecteur mais plus pratique que l’intégral pour l’usage que j’en fais. J’ai également installé le système d’intercom AGV, qui me plaît bien et me permet de recevoir des appels de collègues ou de prolonger les horaires de travail le soir si nécessaire.
Le prix à payer pour voyager en tout confort, même par temps froid, est de changer de tenue une fois arrivé au travail. Je mets une tenue appropriée dans mon sac à dos et quand j’arrive au bureau je me change dans un endroit isolé, sans attirer l’attention, et je suis prêt pour la journée. Le soir, je renfile ma tenue et je rentre chez moi à moto.
Les autoroutes et les routes ne sont pas les plus amusantes, mais prendre ma moto tous les jours me fait quand même plaisir, et quand la météo est hostile, je me sens presque comme un aventurier, comme si j’étais perdu au beau milieu d’une terre désolée d’Asie centrale. »
À ce stade, vous aurez compris que même le trajet domicile-travail à moto peut devenir une petite aventure, surtout s’il n’est pas très court. Le choix des vêtements parfaits pour ce type de voyage varie considérablement en fonction du parcours, du type de moto et des conditions météo. On peut également les adapter aux goûts de chacun et envisager de nombreuses options et alternatives. Maintenant, il ne vous reste plus qu’à choisir votre propre tenue.